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Premières
1°) Un exemple de Composition possible
SUJET
En quoi la ou les crises de... est-elle
représentative de la Guerre Froide ?
* Si les crises de Berlin
sont mentionnées, on développera l'idée que
cette ville est en quelque sorte le lieu de départ et le point
d'aboutissempent de la Guerre Froide tout entière. C'est en
effet le "blocus" de 48-49 qui fait prendre conscience aux opinions
européennes de l'existence du riddau de fer, puis le "mur de la
honte", édifié en 1961, qui souligne la faiblesse des
pays socialistes que leur population déserterait en masse pour
passer "à l'ouest" si une contrainte forte n'empêchait les
migrations. Quant à la chute du mur en 89, elle est le
prélude à la réunification de l'Allemagne et du
continent et annonce l'imposion de l'URSS.
Berlin est un bon exemple de l'importance (très relative)
des enjeux dans la Guerre Froide. Le sort de l'Europe Centrale et
Orientale est certes assez important pour créer une querelle
entre les superpuissances (c'est le motif pour lequel Truman estime
devoir entrer en croisade contre le Communisme) mais pas assez
crûcial pour les forcer à agir militairement contre
l'autre camp (Staline organise un blocus terestre mais ne fait pas
donner la DCA contre les avions qui ravitaillent la ville)... La ville
incarne bien l'aspect idéologique du conflit entre les Grands.
Berlin-Ouest est en effet la vitrine du capitalisme et le niveau
de vie des Berlinois de l'Ouest, grâce au soutien des Etats-Unis,
est bien supérieur à celui du secteur est, occupé
par les Soviétiques, cela malgré les ambitions du
régime de la RDA, qui édifie à Berlin-Est de
nombreux équipements publics. Comme champ de bataille de la
Guerre Froide, Berlin est aussi un lieu où résonnent les
différentes phases du conflit : très ostentatoire dans
les années 40, à son apogée en 1963, quand JFK
visite la ville, plus atténué pendant la Détente
(où l'on voit les quatre puissances occupantes tenter de trouver
un accord sur Berlin en 1971).
*
Si la crise des fusées à Cuba est
mentionnées, on développera l'idée que
cette affaire atteste l'opportunisme des Soviétiques, qui
parviennent durant la Guerre Froide à marquer des points en
devenant les alliés objectifs de certains pays non
alignés, quand les Etats-Unis s'entêtent à faire
pression sur les états du Tiers monde pour qu'ils s'alignent sur
eux. Après avoir soutenu l'Egypte de Nasser en 1956, Moscou se
rapproche du régime de Fidel Castro, qui a renversé en
1959 le dictateur Battista, corrompu mais lié aux
Etats-Unis. Moyennant l'achat des exportations cubaines de sucre
et de tabac, nationalisées, l'URSS se substitue au client
américain, encourage les Castristes dans la mise en place d'un
régime populaire mais sans liberttés politiques
garanties, et installent des rampes de lancement pour leurs missiles
atomiques.
Cuba est un excellent exemple de "diplomatie du bord du
gouffre". Menaces et provocations alternent avec des gestes
d'apaisement. John Kennedy décide de rendre publique la
présence des fusées soviétiques plutôt que
de lancer une attaque préventive que lui conseille les
militaires ; il ordonne un blocus naval de Cuba mais la marine des
Etats-Unis laisse passer des navires soviétiques, ceux-ci ne
tentent pas d'éperonner les vaisseaux des Etats-Unis. Chacun a
peur de l'autre (dissuasion nucléaire) et cherche à ne
pas se laisser entraîner dans une troisième guerre
mondiale, perçue comme probable dans le bassin Caraïbe (le
Vénézuéla mobilise)... Finalement, la reculade
soviétique - condamnée par Fidel Castro - met fin
à l'escalade, mais on ignore encore la teneur exacte de la
transaction passée entre le superpuissances. Les Etats-Unis
se sont probablement engagés à ne pas chercher à
renverser Fidel Castro, et ont sans doute promis de démanteler
leurs propres missile snucléaires, installés en Turquie
en 1961. L'impossibilité d'envisager une guerre "chaude" conduit
les Superpuissances à renouer le dialogue (installation du
Téléphone Rouge) : c'est le début de la
"Détente", où Nixon et Kissinger vont tenter de
négocier avec les Soviétiques sans toutefois entamer avec
eux une discussion globale sur tous les litiges, mais en pratiquant le
"deal" et le "linkage" (donnant-donnant).
*
Si la guerre du Vietnam est mentionnée, on
développera l'idée
que
cet affrontement confirme que Soviétiques et Américains
n'ont nullement renoncé, dans leur confrontation, à
l'emploi de la force militaire, mais qu'ils s'efforcent toutefois de ne
pas utiliser directement les uns contre les autres. Cette guerre
démontre aussi le caractère de Croisade de la Guerre
Froide aux Etats-unis et les limites des moyens que les citoyens de ce
pays consentent à déployer. ,
Le Vietnam pose la question du "basculement de l'Asie". La
"perte" de la Chine a, d'abord, durablement traumatisé les
Etats-Unis, Roosevelt ayant fait entrer ce pays parmi les cinq Grands
du Conseil de Sécurité en 1944. La Guerre de Corée
a montré en outre l'ambition de la RPC de se poser en rivale de
l'Amérique, "tigre de papier" aux yeux de Mao, qui conteste
après la mort de Staline le "révisionnisme" des
Soviétiques et rompt avec l'URSS en 1960. Les Etats-Unis,
impliqués dans un déploiement de bases universel et
liés à un nombre croissant de pays ("pactomanie") croient
en la contagion probable du Communisme (théorie des "dominos")
et soutiennent le Vietnam-Sud après le retrait des
Français d'Indochine (1954). L'Asie est alors coupée en
deux comme l'Europe (deux Corées, deux Vietnams mais aussi deux
Chines, le régime de Formose étant à l'origine le
seul reconnu par les Nations Unies.
L'aide au Vietnam est d'abord technique (conseillers, formateurs) et
économique (armements, nourriture) mais le développement
de la guérilla Viet Cong à partir de 1960,
suscitée tant par la propagande du Nord Communisme que par
l'impuissance du régime du Sud, corrompu, conduisent à un
engagement militaire direct en 1964. Cette intervention est lourde
(recours à la conscription, sauf pour les étudiants
bénéficiant de dérogations, 58 000 morts
états-unien) et impopulaire (sans soute deux millions de morts
Vietnamiens, surmédiatisation incontrôlée,
émergence de mouvements de jeunese contestaires) sans être
non plus un succès stratégique. En 1973, les accords de
Paris marquent le retrait des Etats-Unis. Le Vietnam communiste annexe
le Sud deux ans plus tard. Cet échec encourage peut-être
l'URSS à reprendre une posture agressive (début d ela
Guerre Fraîche).
*
Si les trois événements sont mentionnés dans le
sujet , on aura à faire un résumé des enjeux et
des modalités de la Guerre Froide de 1947 à 1975, chaque
exemple étant pris pour illustrer une idée dans le cadre
d'un plan qu'on s'efforcera de rendre chronologique (L'Europe comme
prétexte à la rupture et champ clos des premiers
affrontements 1947-1956, Cuba comme illustraton de l'équilibre
de la Terreur qui marque la phase dite - mais très improprement
! - Coexistence Pacifique 1956-1962 et le Vietnam pour
révéler les limites de la prétendue Détente
63-75.
La première période est dominée par les
Etats-Unis, car ils possèdent, seuls, l'arme nucléaire
(entre 1945 et 1949) et sont les premiers à faire sauter
une bombe H en 1951, tout en détenant à cette
époque beaucoup plus d'ogives et de vecteurs que leurs
adversaires. A partir de 1953, le duopole s'installe puisque les
Soviétiques aussi détiennent l'arme
thermonucléaire et qu'ils se dotent les premiers de" l'arme
absolue" (le missile à longue portée, qui,
détourné de son premier usage, permet la mise
en orbite du Spoutnik en 1957). A partir de 1962, le monde est
plus évidemment multipolaire. La France de Charles de Gaulle,
qui a loyalement soutenu les Etats-Unis dans l'affaire de Cuba, a
désormais sa propre force de frappe et exige la fermeture des
bases états-uniennes sur son sol (1966) tandis que Michel
Jobert, ministre des affaires étrangères, insinue que
Soviétiques et Américains sont "connivents" à
conserver un climat international tendu. La chine fait également
son entrée dans le club nucléaire. L'Allemagne
mène son propre jeu diplomatique à l'égard des
satellites de l'URSS (Ostpolitik)...
2°) MÉTHODE DE L'ANALYSE
DOCUMENTAIRE
:
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(La
population active) :